A une morte
… était-ce vous ? était-ce moi ? cette musique personnelle,
Une vague si fraîche ! les heures légères, le frémissement
Crépusculaire, il aurait suffi d’un pont pour l’ailleurs,
Et ce fut vous. ce qui s’appelle Silence dans un parc :
Entendez-vous, écoutez-vous ces pas secrets, ces petits pas
De passereaux ? cœur profond ! voici la clé, la nôtre,
L’énigme de votre bouche et dans un pli obscur du ciel
Avec inscription d’étoiles, ces prénoms changeants, le mien,
Le vôtre, les merveilleux automnes, les paroles volatiles,
Tant de poussières éblouies ! ô dame d’outre-monde !
Cette sorte infinie d’épuisement heureux dans l’autrefois
Des grottes et des plages. vous, furtive entre les pierres, à demi
Cachée dans le château des voix, écoutant seule cette langue
Intérieure. et moi, purifié bientôt peut-être parmi les cendres,
Cœur profond ! cœur indéchirable…
Lionel Ray
Poème
de l’instant
Chanson de l’enfance
Lorsque l’enfant était enfant,
il marchait les bras ballants,
il voulait que le ruisseau soit une rivière.
Et la rivière, un fleuve.
Que cette flaque soit la mer.
Lorsque l’enfant était enfant,
Il ne savait pas qu’il était enfant.
Tout pour lui avait une âme
et toutes les âmes n’en faisaient qu’ une.