A contre-mort
Auteur : Marcel Hennart

Dernier recueil de celui qui considérait "la poésie comme objectif" et comme nécessité.
Gérard Cléry dans son article intitulé "Marcel Hennart : la vie de l’instant" affirme que l’oeuvre de celui-ci est : "une conversation ininterrompue avec un réel de chaque instant. Une poésie nécessaire, ou la nécessité fait loi".
Eric Brognet dans son article "M. Hennart : du réel transfiguré à la question de l’homme" évoque ce réel comme support à une méditation métaphysique : "un réel nourricier qu’un regard attentif et empathique transfigure. Un réel mouvant trop souvent négligé par notre approche utilitaire des choses, qui n’observant pas l’inutile (la beauté) a tendance à l’éliminer comme donnée non signifiante de la vie. Or précisément, c’est l’inutile qui justifie la vie…
M. Hennart par ces caractéristiques rejoint la poésie post-surréaliste qu’avaient illustrée des poètes comme Malrieu, Pierre-Albert Jourdan, Follain, ou Tardieu."
Poème
de l’instant
Poèmes
Au seuil du printemps, il est certains jours
Où la prairie se repose sous la neige dense,
Où les arbres font un bruit gai et sec,
Où le vent tiède est tendre et moelleux,
Où le corps s’étonne de sa légèreté,
Où l’on ne reconnaît plus sa maison,
Où la chanson qui déjà lassait
On la chante avec émoi, comme neuve.
Printemps 1915
Slepnévo